Race, Ethnicity, Indigenous Peoples and Politics



L13(c) - Empire, Race et Héritages coloniaux

Date: Jun 4 | Time: 01:45pm to 03:15pm | Location:

Chair/Président/Présidente : Michael Orsini (University of Ottawa)

Discussant/Commentateur/Commentatrice : Saaz Taher (University of Toronto)

Maat (justice) et problématique de restitution des restes humains et d'oeuvres d'arts au Congo et Cameroun: Helene Diane Nono (Université de Douala)
Abstract: Pendant la période coloniale, des êtres humains et de précieux éléments du patrimoine culturel africain ont été abusivement emportés en Occident. La restitution tant revendiquée a toujours soulevé de nombreuses préoccupation d'ordre scientifique, culturel et surtout éthique d'où l'invocation de la Mâat, définie comme Ordre- Vérité, Justice-Equilibre; un principe complexe cher au paradigme AFROCENTRIQUES. La restitution n'est donc plus seulement une affaire physique, c'est surtout fondamentalement une question mentale, spirituelle. Notre problématique s'articule autour de la résurgence de la Mâat dans la dynamique de restitution de restes humains et objets d'art africain. Comment ce principe afrocentré s'est imposé lors des négociations entre l'ex-colonisateur et le néocolonisé malgré que le premier domine l'univers du second par le biais de la "violence organisée"? La Mâat étant un principe juridique endogène enfoui dans le mythe fondateur kamite , serait en voie de faire jurisprudence ? Les méthodes juridiques, historique oscillant entre le fonctionnalisme, le constructivisme et l'interaction stratégique, révèlent des stratégies ( communicationelles, diplomatiques) concourant à la révolution par le biais de cette restitution. En brandissant cela, les africains se positionnent en "sujets agissant " et non "sujets subissant" dans leur propre histoire. Des enjeux et effets pervers de ce rapport de force sont de nature à impulser la Renaissance Africaine.


La départementalisation et son rapport à la violence épistémique : effets et conséquences dans la construction politique et identitaire en contexte guadeloupéen: Michelle E. J. Martineau (Université de Montréal)
Abstract: Les années 1950 marquent le début du processus de décolonisation dans la plupart des territoires dits colonisés cherchant ainsi à se soustraire du joug colonial tout en revendiquant une émancipation politique, économique, sociale, mais aussi culturelle et identitaire. Cependant, certains territoires n’ont pas emprunté la voie classique de la décolonisation. Il y a eu rapprochement avec le centre, et ce, pour des raisons géostratégiques, politiques, historiques ou encore économiques (Ferdinand et al. 2020). La Guadeloupe, sous administration française depuis 1635 s’engage dans un processus atypique de la décolonisation – la décolonisation par intégration (upside down decolonisation) (Baldachinno 2010) par le biais de la loi de départementalisation du 19 mars 1946 permettant ainsi une évolution statutaire majeure : c’est le passage du statut de colonie à département dit d’outremer. Dans un souci d’égalité et d’équité avec le centre, l’objectif est d’obtenir les mêmes droits et avantages que les citoyens de l’Hexagone. Nonobstant, la départementalisation se trouvera face à une vague de contestation à la fois venant de certains élu·e·s politiques, mais aussi de la population. Au-delà d’une littérature foisonnante sur la départementalisation et ses conséquences tant sur le plan économique que social (Daniel 2022, Mary 2022), il est important de déconstruire un peu plus la notion. En effet, la question identitaire est également au coeur des revendications de la population, de certains responsables politiques, mais aussi des leaders des mouvements indépendantistes-nationalistes guadeloupéens (Bonilla 2015, Odin 2009). Une question simple se pose : quels sont les effets de la départementalisation sur la construction identitaire politique et culturelle guadeloupéenne ? Pour répondre à cette question, il convient de prendre en considération la notion de violence et plus spécifiquement la violence épistémique (Foucault 1969, Spivak 1985) pour notamment souligner comment la départementalisation a favorisé l’hégémonie du savoir, de la connaissance mais aussi un musellement de la voix des marginalisé·e·s tout en renforçant les rapports centre-périphérie /dominant-dominé et ce, en contexte post-colonisation (Ngaroné 2014) et ayant des effets notables dans la construction d’une identité politique et culturelle guadeloupéenne.


Empire, Race, and Connected Histories of Democratization: Emerson Murray (Northwestern University), Elizabeth Shakman Hurd (Northwestern University)
Abstract: The nation-state has long been privileged as the unit of analysis in political science research on democratization. My paper problematizes this tendency, otherwise known as ‘methodological nationalism,’ in the context of recent moves in the field to "return to history" (Capoccia and Ziblatt 2010) and revisit the "first wave" of democratization in the nineteenth and early twentieth centuries. I argue that the methodological nationalism of much democratization research has led to the recurring misrepresentation of many ‘first-wave’ European democracies as nation-states rather than imperial states, obscuring the prevalence of autocratic racial rule in their territories beyond Europe. I suggest, moreover, that recentring the imperial character of early European democracies – such that they appear more akin to conventionally recognized 'herrenvolk' democracies like Apartheid South Africa, albeit on a transcontinental scale – may complicate dominant geographic and temporal assumptions about the historical rise of modern liberal democracy itself. Building on efforts in postcolonial and global historical sociology to advance “connected histories” of modernity, I propose that historical democratization research should attend more closely to the co-constitution of liberal democracy between the West and non-West through struggles to resist, transform, and dismantle imperial rule as opposed to presuming its linear diffusion from the former to the latter. To illustrate what a ‘connected histories’ approach to democratization would entail, I examine the intra-imperial contests over citizenship, suffrage, and representation that unfolded during the "federal moment" of the post-war French Empire.