Théorie politique



H13(a) - Populism #1: The Populist Challenge to Democracy

Date: Jun 13 | Heure: 01:45pm to 03:15pm | Salle: 680 Sherbrooke St. West 1047

Chair/Président/Présidente : Olivier Ruchet (Paris-Panthéon-Assas University (Paris II))

Quiet Resignation: Democratic Losers and the Will of the People: Phil Triadafilopoulos (University of Toronto)
Abstract: How do we know when “the People” have spoken? When they stay silent. The quiet resignation of electoral losers is our best evidence of the “will of the People.” It is expressed most obviously in the concession speeches of losing candidates, who thank their supporters and encourage them to set aside their partisan differences and abide by the democratically revealed “will of the People.” Indeed, when supporters boo or hiss in the course of their concession speeches, losing candidates usually ask them to quiet down. When this norm breaks down, the necessary myth of a united people is no longer doing its work and democracy faces serious, in some instances potentially existential, challenges. Populism, then, has a two-sided quality. On the one hand, the myth of a united People, expressing its “general Will,” is needed to lubricate the engine of electoral democracy; on the other hand, efforts on the part of losers to divide the People into ‘true’ and ‘false’ segments, and in so doing reject the outcomes of elections, pose a dire threat to the functioning of democratic systems. In developing this argument, I build on insights from Jean-Jacques Rousseau, Carl Schmitt, Margaret Canovan, and Adam Przeworski. The paper will be of interest to political theorists and others interested in the democracy and its relation to populism.


« Un spectre hante le monde » : repenser le populisme comme technologie de gouvernement: Charles Berthelet (Université du Québec à Montréal / École des hautes études en sciences sociales - Paris)
Abstract: Le populisme serait ce nouveau « spectre qui hante le monde ». Or, le phénomène populiste semble encore loin de bénéficier d’une définition relativement consensuelle. Tour à tour, en effet, le populisme sera défini, entre autres avenues possibles, soit comme une idéologie peu ou plus substantielle, sinon comme une stratégie politique allant d’une rhétorique discursive assez simple à un style médiatique plus complet et complexe. Tout en s’appuyant sur la première de ces avenues (selon laquelle le populisme s’apparenterait surtout à une idéologie peu substantielle) ainsi que sur la pensée politique de Michel Foucault, ce papier présente une nouvelle façon de concevoir le populisme comme une technologie de gouvernement véritable et inédite. Sur quelle scène de l’histoire cette figure du populiste a-t-elle fait son apparition et a-t-elle connue une si grande diffusion ? Répondre à cette question nécessite d’une part d’examiner les conditions structurelles et la situation historique dans laquelle a émergé et s’est répandu le populisme comme phénomène éventuellement global, et, d’autre part, d’observer par quels dispositifs les dirigeants ou meneurs populistes, qu’ils·elles soient ou non parvenus·es à conquérir le pouvoir spécifique à l’État, se trouvent à même ou font montre d’exercer un pouvoir plus général et un certain gouvernement des hommes et des femmes. Alors que les États possèdent par exemple de moins en moins les leviers de leur politique économique, le pouvoir populiste semble quant à lui passer directement par un contrôle définitionnel sur la notion de « peuple ». Telle est la proposition qu’explore ce papier.