Political Economy



G18 - Neoliberalism, Austerity and the Political Economy of Social Change in Labour, Health, and Education

Date: Jun 14 | Time: 12:00pm to 01:30pm | Location: 680 Sherbrooke St. West 491

Chair/Président/Présidente : Olivier Jacques (École de santé publique de l'Université de Montréal)

La politique partisane des réformes des politiques de santé dans les pays de l’OCDE: Olivier Jacques (École de santé publique de l'Université de Montréal), Emna Ben Jelli (École de santé publique de l'Université de Montréal), Emmanuelle Arpin (McGill)
Abstract: Cet article se penche sur l’impact de l’orientation idéologique du gouvernement sur les réformes de politiques de santé dans les pays de l’OCDE. Nous appuyant sur le concept de partage et de concentration des risques sociaux (Jensen, 2014 ; Rehm, 2016), nous avançons que l’idéologie des partis politiques a plus d’impact sur les réformes de politiques sociales que sur les réformes de politiques de santé. En effet, les soins de santé répondent à un risque influencé par le cycle de vie, dont l'incidence est déterminée davantage par l'âge que par le statut socio-économique (Jensen, 2014). De plus, la perception du risque de tomber malade est partagée par les citoyens de différentes classes sociales et les bénéficiaires des services de santé sont perçus comme méritant des prestations publiques, bien plus que les bénéficiaires des politiques de protection du revenu (Jensen et Petersen, 2017). Ainsi, la plupart des citoyens, quel que soit leur revenu ou leur idéologie, privilégient des dépenses supplémentaires pour les soins de santé, de sorte que la différence entre les choix de différents gouvernements concernant le niveau de dépense en santé est nulle (Jensen, 2014). En comparaison, les politiques sociales de protection du revenu couvrent les personnes les plus vulnérables qui ont un risque plus élevé de perdre leur emploi (Jensen, 2014 ; Rehm, 2016). Elles sont donc plus susceptibles d'être soutenues par les électeurs et les partis de gauche. Nous avançons toutefois que les partis de droite sont plus susceptibles de favoriser des réformes qui laissent une place plus grande au privé dans les soins de santé pour favoriser leur électorat plus aisé, sans toutefois diminuer la dépense publique. Finalement, nous proposons que l’idéologie du gouvernement ait plus d’impact sur les réformes de santé dans les systèmes de santé centralisés où l’État peut plus facilement imposer des changements que dans les systèmes décentralisés où la gestion est effectuée par des acteurs sociaux. Pour tester ces hypothèses, nous assemblons une base de données regroupant 22 pays de l’OCDE de 1980 à 2017. Nous mesurons les réformes de santé de deux manières : le changement dans la dépense publique de santé per capita et nous utiliserons une analyse factorielle pour créer un nouvel indice de démarchandisation des soins de santé, inspiré par Clare Bambra (2005). Celui-ci se base sur la proportion des dépenses privées de santé, l’accès au système et la couverture des besoins de la population. Nous mesurons les réformes de politiques sociales de protection du revenu par la dépense publique per capita et par l’indice de démarchandisation développé par Lyle Scruggs. À l’aide de techniques statistiques d’analyse de séries temporelles, nous comparons l’impact d’un changement dans l’idéologie d’un gouvernement, mesurée à partir des manifestes des partis politiques composant le gouvernement, sur un changement dans les politiques sociales et de santé, en fonction du type d’institutions du système de santé dans un pays donné. Grâce à la comparaison de l’impact partisan sur différentes mesures novatrices de dépenses sociales et de santé, cet article représente une contribution importante à la littérature sur l’économie politique des réformes des politiques de santé.


Neoliberal Austerity and the Role of Philanthropy: A Study of Ontario Health and Education Funding, 1990-2021: Devin Penner (Trent University)
Abstract: Neoliberal austerity has taken different guises in Ontario’s health and education sectors, though the private role grown continuously in both. Post-secondary institutions have faced a direct form of austerity, with significant cuts to government funding since the 1990s and a resulting trend of rapidly rising tuition fees. In health, cuts have involved a more ‘creeping’ form of privatization, for instance allowing private clinics to perform certain surgeries. This paper focuses on a less-studied aspect of the privatization of health and post-secondary education: increased charitable donations. Neoliberalism in Canada has involved the deliberate shifting of responsibility to the voluntary sector through measures such as more generous donation tax credits. Big, institutionalized charities with a professionalized staff, administrative capacity, and sizable donor lists have a distinct advantage in this context, leading to what Peter Elson describes as a growing “bifurcation” of voluntary organizations. With this in mind, the paper examines the role that ‘big’ philanthropy has played in compensating for austerity in health and post-secondary education in Ontario.