La politique au sein de nombreuses démocraties établies est de plus en plus polarisée et le Canada ne fait pas exception à cette tendance. La polarisation peut faire l’objet de deux définitions utiles. Elle peut d’abord faire référence à l'érosion d'un centre politique modéré et à l’écart croissant qui en découle entre les citoyens en ce qui concerne l'un, voire l'ensemble, des éléments suivants : la partisannerie, les orientations politiques, les symboles nationaux/régionaux et la vision du monde. Il y a aussi la « polarisation affective », c’est-à-dire plus précisément les sentiments négatifs et/ou hostiles à l'égard de groupes politiques perçus comme extérieurs, tels que les partis politiques différents et leurs partisans, les groupes idéologiques et, surtout, les groupes ayant droit à l'équité. Cette deuxième forme est particulièrement pernicieuse, parce qu’elle entraîne un comportement polarisé de la part de ceux qui, autrement, sont des centristes modérés. En fait, les deux formes de polarisation peuvent mener à des positions politiques hostiles et litigieuses
Les spécialistes dans les divers sous-domaines de la science politique sont en première ligne pour répondre aux questions « qui », « quoi » et « pourquoi » soulevées par la polarisation croissante ainsi qu'à la question « comment » remettre et/ou inverser cette tendance. C’est dans ce contexte que nous vous invitons à soumettre des propositions pour un atelier, qui se tiendra lors du congrès de l’Association canadienne de science politique de 2023, sur le thème de « La polarisation et l’équité dans la politique canadienne et ailleurs ». Nous nous intéressons tout particulièrement aux communications qui :
Les questions concernant cet atelier peuvent être envoyées par courrier électronique aux organisatrices (cliquez sur l'icône sous les photos pour obtenir les coordonnées).
En 2003, sous le leadership du premier ministre du Québec nouvellement en fonction, Jean Charest, et du ministre des Affaires intergouvernementales du Québec, Benoît Pelletier, les premiers ministres provinciaux ont entrepris de créer une nouvelle institution de relations intergouvernementales horizontales afin d’assurer la « revitalisation de la Fédération canadienne » et de « mettre en place un système fédéral plus constructif et plus coopératif ». Il s’agit évidemment du Conseil de la fédération.
Comme on l’inscrit dans le préambule de l’Entente fondatrice de 2003 : « En vertu de la Constitution, les deux ordres de gouvernement au Canada ont un statut égal, aucun n’étant subordonné à l’autre, sont souverains dans leurs propres domaines de compétence et, conséquemment, doivent avoir les ressources adéquates pour exercer leurs responsabilités. […] Il y a un besoin d’instituer une nouvelle ère de collaboration intergouvernementale par le biais d’une concertation constructive entre les partenaires de la Fédération […] et de faire preuve de leur engagement à exercer un leadership par l’innovation institutionnelle ». Le Conseil de la fédération a ainsi pour mission de s’assurer que le gouvernement central ne soit pas et ne s’estime pas « le seul gardien du bien commun en régime fédéral » (Laforest, 2014, p. 135).
Après deux décennies d’existence, quel bilan dresser des opérations et réalisations du Conseil de la fédération? A-t-il répondu aux attentes et espoirs suscités par l’Entente fondatrice de 2003? Quel rôle le Conseil a joué dans le développement des relations intergouvernementales au sein de la fédération canadienne? L’institution a-t-elle engagé à une transformation des rapports de force entre les provinces et le gouvernemental central? Comment se compare le Conseil de la fédération avec les institutions similaires que l’on retrouve dans d’autres systèmes fédéraux? Quelles sont les principales limites institutionnelles du Conseil de la fédération? Comment pourrait-il évoluer afin de répondre aux défis qui guettent la société fédérale canadienne (participation des populations autochtones et processus de réconciliation, transferts en santé, capacité à présenter un front commun, etc.)?
Dans le cadre du Congrès 2023 de l’Association canadienne de science politique, nous invitons les chercheuses et les chercheurs de tous les horizons et générations à soumettre une proposition de communication (titre, résumé de 250 mots, brève notice biographique) dans le but d’éclairer ces divers questionnements (à noter qu’il s’agit là d’une liste de questions non exhaustive).
Les conférencières et conférenciers seront invités, s’ils le souhaitent, à soumettre une version manuscrite de leur contribution pour un dossier thématique dans une revue (détails à venir).
Les questions concernant cet atelier peuvent être envoyées par courrier électronique aux organisatrices (cliquez sur l'icône sous les photos pour obtenir les coordonnées).
Dans The Lonely Letters, Ashon T. Crawley écrit : « Autrement, la possibilité n'est pas utopique... mais elle est l'élaboration du fait que des alternatives existent... C'est pourquoi, pour moi, il y a des mondes ».
Cet atelier interdisciplinaire invite à s'éloigner des logiques d'identité et d'une focalisation singulière sur le préjudice qui domine les approches dominantes de la science politique canadienne, et à réorienter et recentrer les pratiques d’insurrection et résurgence des savoirs en tant qu'autres orientations du politique. Actuellement, ces pratiques émergent du militantisme pour la justice climatique, de la sécurité alimentaire, des futurismes autochtones et afro, des mouvements pour la justice des migrants, des mobilisations queer/trans et non-conformes au genre, des politiques abolitionnistes, entre autres. Collectivement, ces sites de lutte politique démystifient les « circuits du pouvoir » (Mohanty 2015), centrent les futurs décoloniaux (Habtom et Scribe, 2020), cultivent des amitiés dissidentes (Chowdhury et Philipose, 2016), orientent la création de connaissances et les responsabilités vers la communauté (Gaudry 2011) et, ce faisant, « brisent le contrat épistémologique » (Wynter 2015, cité dans Alexander et Mohanty 2010). L'insurrection et la résurgence sont co-impliquées dans la défiance envers les structures hégémoniques normatives de production de connaissances, et dans leur constitution de possibilités fondamentales vers une transformation socio-écologique.
L’atelier sera articulé autour d'un ensemble de conversations contiguës sur les thèmes de l'insurrection et de la résurgence dans le contexte de votre travail au sein (et en dehors) de la discipline des sciences politiques. L'atelier débutera par une micro-conférence sur les mots-clés insurrection et résurgence. Nous vous invitons à soumettre des propositions pour les quatre séances suivantes qui pourraient, en fonction de l'intérêt, inclure :
Les soumissions doivent préciser à laquelle des quatre séances ci-dessus vous souhaitez contribuer avec un résumé de 250 mots. Outre les soumissions disciplinaires, nous encourageons les soumissions interdisciplinaires et transdisciplinaires, ainsi que les soumissions interactives et créatives. Dans l'esprit d'un atelier, nous invitons à faire part des travaux en cours ainsi que des articles achevés. Les soumissions doivent être fondées sur un engagement englobant l'insurrection/la résurgence et nous encourageons vivement les personnes ayant des engagements matérialisés dans l’insurrection et la résurgence des savoirs à contribuer.
Les participants à l'atelier seront également invités à contribuer à un syllabus animé en ligne et à une collection de musique sur les savoirs insurgés et résurgents, logés au Laboratoire des savoirs insurgés et résurgents (IRK Lab) à l’Athabasca University et éventuellement à un volume édité ou à un numéro spécial de la Revue sur les « Mondes politiques des savoirs insurgés et résurgents ».
Les questions concernant cet atelier peuvent être envoyées par courrier électronique aux organisatrices (cliquez sur l'icône sous les photos pour obtenir les coordonnées).
The Politics of Blame Avoidance (1986), un ouvrage de Kent Waever publié en 1986, a changé notre façon de voir la politique. Qu’il s’agisse des motivations des politiciens et politiciennes, du type de politiques et de programmes qu'ils ou elles adoptent ou de la nature des organisations bureaucratiques et de la délégation des pouvoirs, le blâme ou, plus précisément, l'évitement du blâme, est considéré comme un facteur essentiel.
Au cours de la dernière décennie, de nombreuses recherches sur l’évitement du blâme ont été réalisées. The Blame Game (2011) de Hood et Policy Controversies and Political Blame Games (2020) de Hinterleitner, par exemple, ont amélioré notre compréhension du blâme sur le plan théorique pour ce qui est de la politique au quotidien, des politiques et de l’administration. Pourtant, jusqu’à maintenant, la littérature sur le blâme a été sous-utilisée par la science politique canadienne.
Nous vous invitons à soumettre pour cet atelier des communications qui ont recours à la littérature sur le blâme en vue d’étudier n’importe quelle facette de la politique canadienne. Voici quelques thèmes que vous pourriez explorer :
Dans ce contexte, nous vous invitons à soumettre des propositions de 250 mots sur le thème de l'évitement du blâme dans la politique canadienne.
Les questions concernant cet atelier peuvent être envoyées par courrier électronique aux organisatrices (cliquez sur l'icône sous les photos pour obtenir les coordonnées).
Au nombre de plus de 1,1 milliard, ce qui représente 15% de la population mondiale, les personnes handicapées constituent la plus grande minorité du monde. Leur vécu couvre tout l’éventail des expériences humaines, notamment les impacts cumulatifs de l'intersectionnalité. L'intersectionnalité fait référence ici à la nature interreliée des catégorisations sociales, y compris, mais sans s'y limiter, la race, la classe, l'expression de genre et l'orientation sexuelle, qui créent des systèmes de discrimination et de désavantages qui se chevauchent et sont interdépendants.
Si la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées compte 164 signataires, le moins qu’on puisse dire, c’est que la mise en œuvre des principes qu'elle contient n’est pas à la hauteur des attentes. Tandis que les enjeux liés à la mise en œuvre des politiques se heurtent à des problèmes de volonté politique, de financement, d'incongruités institutionnelles ou même de politique partisane, en ce qui concerne la mise en œuvre des droits des personnes handicapées, la question du capacitisme systémique – ce système d'institutions, de politiques et de valeurs sociétales qui crée des obstacles pour les personnes handicapées – souligne tous les aspects de ces lacunes.
En outre, en période de conflit violent, les personnes handicapées, incluant celles qui sont peut-être devenues handicapées à la suite d’un conflit – que ce soit par la violence directe, le manque de soins médicaux adéquats ou une nutrition insuffisante, par exemple – ainsi que celles dont les handicaps sont antérieurs au conflit font face à des obstacles supplémentaires quant à l'accès aux services de base qui peuvent changer leur vie et la sauver et peuvent être particulièrement vulnérables à la violence directe. On peut généralement dire la même chose de la période qui suit un conflit violent.
L'atelier vise à donner aux participants et participantes l'occasion de mieux comprendre l'ampleur du capacitisme systémique dans la mise en œuvre des politiques au lendemain de conflits et dans les expériences vécues par les personnes handicapées en mettant en évidence les impacts cumulés et intersectionnels du capacitisme systémique. Les communications porteront sur un éventail de thèmes pertinents, tels que la santé, la décolonisation, la reconstruction après les conflits, la réintégration, la (re)construction économique et les politiques relatives aux réfugiés. Suivront des discussions guidées sur le rôle de l'intersectionnalité et du capacitisme systémique dans l'ensemble du sujet.
Le format de l’atelier permettra à chaque conférencier ou conférencière de mettre en lumière un enjeu, une région ou un sujet particulier en relation avec le thème général du conflit, de l'intersectionnalité et du capacitisme systémique, posant ainsi les bases d'une discussion plus vaste sur les lacunes dans les recherches existantes, les obstacles à la mise en œuvre des principes et les options pour l'avenir.
L’atelier adoptera une forme hybride, permettant à la fois la participation en personne et en ligne. Des transcriptions automatiques sur Zoom seront fournies, tout comme l’interprétation en langue ASL.
Les questions concernant cet atelier peuvent être envoyées par courrier électronique aux organisatrices (cliquez sur l'icône sous les photos pour obtenir les coordonnées).
Les agences gouvernementales sont omniprésentes dans la gouvernance publique canadienne. Ces organismes comprennent une multitude d'autorités indépendantes et autonomes qui exercent des fonctions de conseil, de prestation de services, d'application de la loi, de réglementation, de distribution de subventions, de coordination, d'arbitrage et d'enquête. Les raisons de la délégation de ces tâches à des agences plutôt qu'à des ministères ou à des tribunaux sont diverses, allant de l'amélioration de la légitimité, de l'efficacité et de l'efficience des politiques à l'élimination des pressions politiques dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. Bien que les études internationales sur l'agencification attribuent l'essor de ces organismes aux réformes de la nouvelle gestion publique, les agences font depuis longtemps partie de l'appareil gouvernemental canadien.
Malgré leur rôle important dans la gouvernance publique canadienne, l'étude de ces agences a pour la plupart échappé au radar des politologues d’ici, en particulier au cours des dernières décennies. Cet atelier vise à remédier à cette situation. Nous souhaitons recevoir des propositions qui présentent des recherches théoriques et empiriques sur les agences gouvernementales (y compris les commissions et les tribunaux administratifs) au Canada. Certaines des communications présentées dans le cadre de cet atelier pourraient devenir des chapitres d’un ouvrage collectif ou des articles publiés dans un numéro spécial sur les agences gouvernementales canadiennes.
Les questions concernant cet atelier peuvent être envoyées par courrier électronique aux organisatrices (cliquez sur l'icône sous les photos pour obtenir les coordonnées).
Le territoire et son contrôle sont au cœur de l'État moderne depuis le traité de Westphalie (1648). Le contrôle territorial a également joué un rôle clé quant à d'autres formes de conception institutionnelle, telle l'autonomie territoriale. La poursuite actuelle de l'homogénéisation dans plusieurs pays a mis en lumière des débats normatifs et empiriques sur la création, la refonte et l’annihilation de territoires et de frontières (Moore 2015; O’Leary, Lustick et Callaghy 2001). Pourtant, avec plus de 150 conflits territoriaux dans le monde, les conceptions territoriales des États (Atzili et Kaderchan 2018) demeurent importantes pour les chercheurs et les décideurs politiques.
Compte tenu des conséquences dramatiques d'un grand nombre de conflits territoriaux, de plus en plus d'études ont vu le jour sur les causes et les types de conflits territoriaux (Forsberg 1996; Huth et Allee 2002; Toft 2003) ainsi que sur les modèles de résolution post-conflit (Samuels 2005; Lundy et McGovern 2008). En dépit de l'immense impact des conflits territoriaux, plusieurs questions importantes demeurent peu étudiées dans la littérature en science politique :
L'objectif de cet atelier est de mettre davantage l’accent sur l'interaction entre les conflits territoriaux et les pratiques en matière d’édification de l'État dans les zones frontalières. En déplaçant l'attention de la politique nationale vers les pratiques locales dans la vie quotidienne au sein des régions limitrophes contestées, cet atelier dévoilera aussi les effets des conflits territoriaux sur les populations résidant dans les zones frontalières, et ce, dans une optique comparative. Nous aurons l'occasion de discuter et d'échanger sur plusieurs cas, tels que le Cachemire, le Népal, l'Inde, Israël-Palestine et d'autres zones frontalières, notamment dans la région MENA et en Asie.
Malgré l'immense impact des conflits territoriaux, il nous manque encore des données empiriques à jour sur la nature de ces conflits quant aux frontières et aux régions limitrophes. Et même si le nombre de différends territoriaux bondit, plusieurs questions importantes concernant la manière dont les frontières sont en cause restent sans réponse dans la littérature :
Cet atelier explorera à la fois les aspects théoriques et empiriques des conflits territoriaux aux frontières et dans les zones limitrophes. Les panels porteront non seulement sur des concepts et des théories en lien avec le changement des configurations territoriales et la création d’États de divers types dans les zones frontalières et dans les territoires en conflit, mais aussi sur l'analyse empirique d’études de cas et d’études comparatives. Une séance de synthèse sous forme d’une table ronde permettra de poursuivre l'évaluation et les échanges.